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Biographies2019-03-13T09:46:09-04:00

LA BASILIQUE IMAGINAIRE

BIOGRAPHIES DES ARCHITECTES

Alphonse Venne

Venne, né Louis-Alphonse à Montréal le 24 août 1875, est architecte et professeur. Après avoir étudié chez les Frères des Écoles Chrétiennes, vers 1892, il poursuit sa formation au Conseil des arts et manufactures de la province de Québec. En même temps, il devient apprenti-dessinateur chez Perrault, Mesnard et Venne (Henri-Maurice Perrault, Albert Mesnard et Joseph Venne, son petit cousin), une firme d’architectes francophones des plus renommées de Montréal, spécialisée en architecture religieuse et institutionnelle. Il y entame sa cléricature en 1895 et obtient, en 1898, l’autorisation de pratiquer l’architecture sans avoir eu à passer les examens officiels de l’Association des architectes de la province de Québec (AAPQ). Il travaille comme dessinateur en chef chez Maurice Perrault, fils de H-M. Perrault, où il a l’occasion de se familiariser avec les courants nouveaux en architecture, notamment celle des institutions civiques américaines, source d’inspiration pour Perrault, mais aussi le classicisme, qui exercera une influence certaine sur son œuvre. Dans les mêmes locaux, il ouvre son propre bureau en 1903 et reprend la succession de Perrault à son décès en 1909. De 1902 à 1909 et de 1910 à 1912, il enseigne le dessin à l’école du Conseil des arts et des manufactures.

Avec Joseph-Arthur Godin (1879-1949), architecte montréalais reconnu pour son architecture religieuse et résidentielle qui privilégie l’utilisation du béton, Venne remporte le concours d’architecture pour la conception des arcs de triomphe du Congrès eucharistique de Montréal en 1910. À cette occasion, Mgr Georges-Marie Le Pailleur (1858-1935), qui assume la présidence du Congrès, cherche un associé à Dalbé Viau; c’est ainsi que la rencontre entre les deux architectes a lieu. À l’aube de la création de nouvelles paroisses dans les quartiers populaires de Montréal, les relations privilégiées qu’il entretient dès lors avec l’archidiocèse de Montréal, ainsi qu’avec le diocèse de Saint-Hyacinthe, lui permettent d’obtenir de nombreux contrats d’architecture religieuse.

Venne décède le 16 janvier 1934 à Saint-Lambert, à l’âge de 58 ans.

Dalbé Viau - La basilique imaginaire

Dalbé Viau

Joseph Dalbé Viau naît le 29 septembre 1881 à Sainte-Anne-de-Bellevue (Québec). Après des études chez les Frères des Écoles Chrétiennes à Montréal, il suit un cours commercial pour ensuite s’adonner à l’architecture. Dessinateur dans le bureau de l’architecte Casimir Saint-Jean (1864-1918) de 1898 à 1900, il réussit l’examen d’immatriculation de l’AAPQ en 1899. Les projets de Saint-Jean lui permettent de se familiariser avec la pratique d’une architecture très ornementale. Il collabore entre autres à la réalisation des cathédrales de Saint-Jérôme et de Saint-Jean-Baptiste, à Nicolet.

De 1901 à 1905, il travaille auprès de Joseph-Arthur Godin, lauréat (avec Venne), du concours du Congrès eucharistique. Seul étudiant canadien-français de sa cohorte, Viau suit un cours intensif de dessin d’architecture à l’Université McGill de 1904 à 1905. Percy E. Nobbs (1875-1964), qui est professeur et titulaire de la chaire d’architecture, exercera une influence notable sur lui. Admis dans la profession d’architecte en 1905, Viau ouvre l’année suivante son bureau d’architecte et y travaillera seul jusqu’en 1912, tout en partageant occasionnellement certains projets avec l’architecte Alfred-Hector Lapierre (1859-1932). La même année, il s’associe avec Venne. Leur société va loger au 76, rue Saint-Gabriel, à Montréal (dans les anciens locaux de Viau), et ce, jusqu’en 1923.

Mgr Le Pailleur, son « protecteur », ainsi que l’abbé Honoré-Euclide Chagnon (1864-1926), vont favoriser l’obtention de contrats dans le domaine religieux. Les liens que Viau maintient avec la Congrégation de Sainte-Croix lui vaudront l’octroi du projet d’agrandissement de la chapelle d’origine de l’Oratoire Saint-Joseph (la sacristie et le clocher), qui avait été construite par le frère Abundius, c.s.c. (Élie Piché, 1862-1954), avec l’aide du Frère André (1845-1937).

chapelle 1910
La chapelle d’origine en 1910

Viau a laissé sa marque dans l’architecture des églises, des écoles et des édifices institutionnels du Québec. Son architecture scolaire en particulier témoigne de l’influence de la manière « Beaux-Arts », un style enseigné à l’École des Beaux-Arts de Paris, importé aux États-Unis, puis au Canada dès 1900. Il décède le 24 août 1938 à Québec.

La rencontre de Venne et Viau sera déterminante pour leurs carrières respectives. Ensemble ils réaliseront plusieurs engagements déjà conclus par Viau, particulièrement dans le domaine scolaire. Leur association est officialisée en 1912. Viau, fort de son expérience antérieure, assure l’administration et la surveillance des chantiers, la gestion du personnel, la comptabilité, ainsi que les relations publiques. Quant à Venne, il va détenir le rôle principal de concepteur des projets dans l’aventure collective de la Société Viau et Venne. Outre le projet du sanctuaire de l’Oratoire Saint-Joseph, Venne sera chargé de l’agrandissement de son monastère en 1929. Dans la région montréalaise, l’entreprise d’architecture Viau et Venne a été la plus importante de son époque et ses nombreuses réalisations ont été admirées à la fois pour leurs valeurs pratique et esthétique.

presbytere
Le presbytère

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Un sanctuaire ancré dans le territoire